Fiche produit
2030, LA FIN DE LA MONDIALISATION ?
209,50 MAD TTC
Auteur(s)
Coutau-begarie Herve
Éditeur(s)
Artege
Date de parution
01/01/2009
DISPONIBILITE
Expédié sous 21 à 28 jours
Descriptif
Infos
Extrait de l'introduction:
I - De la prospective
Des aléas de la prospective
En 1960, le Commissariat au plan commandait à un groupe de jeunes experts et fonctionnaires promis à un brillant avenir un rapport prospectif sur l'état de la France en 1985. À l'échéance fixée, le même groupe se retrouvait, quelque peu vieilli, pour un déjeuner à l'issue duquel le Commissariat au plan proposa à ses membres, pour la plupart en retraite, de se réunir à nouveau pour procéder à l'évaluation critique de leur rapport. Sportivement, ils acceptèrent. Ils avaient bien vu un certain nombre de tendances qui s'étaient révélées exactes: le doublement du niveau de vie des Français, la réduction drastique du nombre des agriculteurs, le déclin des industries lourdes traditionnelles, la montée des services, l'ouverture croissante sur l'Europe et sur le monde... En revanche, au moins trois faits majeurs leur avaient échappé: la révolution informatique (les circuits intégrés datent de 1969), les chocs pétroliers, l'affirmation du Japon comme deuxième exportateur mondial.
Cet exemple confirme les aléas de la prospective qui est, par définition, un exercice extrêmement dangereux dans lequel on a beaucoup plus de chances de se tromper que de tomber juste. Bernard Cazes a écrit une passionnante Histoire des futurs dont il ressort que des deux grandes catégories d'auteurs se consacrant à la prévision ou à la prédiction du futur, les prospectivistes, tenus par une certaine rigueur scientifique, et les romanciers, qui peuvent laisser libre cours à leur imagination, ce sont paradoxalement les romanciers qui ont tendance à faire les prévisions les plus exactes. Pire, les prospectivistes et les romanciers sont souvent les mêmes, beaucoup d'experts se défoulant des contraintes auxquelles ils sont soumis dans leur métier en s abandonnant à des visions futuristes plus ou moins délirantes: or leurs romans sont souvent plus justes que leurs travaux sérieux. Voilà qui devrait mettre en garde contre la tentation de la prospective, cimetière parsemé d'épaves au départ clinquantes et vite lamentables.
I - De la prospective
Des aléas de la prospective
En 1960, le Commissariat au plan commandait à un groupe de jeunes experts et fonctionnaires promis à un brillant avenir un rapport prospectif sur l'état de la France en 1985. À l'échéance fixée, le même groupe se retrouvait, quelque peu vieilli, pour un déjeuner à l'issue duquel le Commissariat au plan proposa à ses membres, pour la plupart en retraite, de se réunir à nouveau pour procéder à l'évaluation critique de leur rapport. Sportivement, ils acceptèrent. Ils avaient bien vu un certain nombre de tendances qui s'étaient révélées exactes: le doublement du niveau de vie des Français, la réduction drastique du nombre des agriculteurs, le déclin des industries lourdes traditionnelles, la montée des services, l'ouverture croissante sur l'Europe et sur le monde... En revanche, au moins trois faits majeurs leur avaient échappé: la révolution informatique (les circuits intégrés datent de 1969), les chocs pétroliers, l'affirmation du Japon comme deuxième exportateur mondial.
Cet exemple confirme les aléas de la prospective qui est, par définition, un exercice extrêmement dangereux dans lequel on a beaucoup plus de chances de se tromper que de tomber juste. Bernard Cazes a écrit une passionnante Histoire des futurs dont il ressort que des deux grandes catégories d'auteurs se consacrant à la prévision ou à la prédiction du futur, les prospectivistes, tenus par une certaine rigueur scientifique, et les romanciers, qui peuvent laisser libre cours à leur imagination, ce sont paradoxalement les romanciers qui ont tendance à faire les prévisions les plus exactes. Pire, les prospectivistes et les romanciers sont souvent les mêmes, beaucoup d'experts se défoulant des contraintes auxquelles ils sont soumis dans leur métier en s abandonnant à des visions futuristes plus ou moins délirantes: or leurs romans sont souvent plus justes que leurs travaux sérieux. Voilà qui devrait mettre en garde contre la tentation de la prospective, cimetière parsemé d'épaves au départ clinquantes et vite lamentables.