Fiche produit
HISTOIRE DU COUTEAU DE LAGUIOLE
375,00 MAD TTC
Auteur(s)
Lemasson C
Éditeur(s)
Monts Auvergne
Date de parution
01/03/2012
DISPONIBILITE
Expédié sous 21 à 28 jours
Descriptif
Infos
J'ai toujours baigné dans l'univers du couteau. En plaisantant on me dit que petit, j'étais tombé dans la soupe. Mes premiers souvenirs d'interdits concernaient le couteau: Mon père gardait un long couteau à la forme pour moi étrange dans le tiroir de son établi. Il se servait de ce couteau pour gratter la peinture. J'avais interdiction formelle d'ouvrir ce tiroir. Mon père disait: «attention, tu vas te piquer!». Dès que mes parents étaient partis faire des courses, j'ouvrais ce tiroir et fourgotant sous les outils, je retrouvais mon compagnon de jeu. Je l'ouvrais, et pour mon jeune âge sa taille était disproportionnée, c'était mon épée. Je me voyais en Zorro, pourfendant l'air. Dès que j'entendais la voiture de mes parents, le couteau retournait sagement dormir dans son tiroir. Un jour, au hasard d'un déménagement, une trentaine d'années plus tard, je fis l'inventaire avec mon père de l'établi que l'on venait de mettre en place dans le cabanon, et miraculeusement ce couteau réapparu. Il était resté à sa place toutes ces années dans ce lourd tiroir en bois. D'un coup tous ces souvenirs d'enfance refaisaient surface. Ce couteau, j'en étais imprégné. Il avait une taille (14 cm) plus proportionnée à ma main d'adulte. Je racontais à mon père amusé la transgression de son interdit, et il me raconta son histoire: «Ce couteau, mon grand père aveyronnais, l'avait acheté en 1900 chez Calmels à Laguiole. Un jour, alors que j'avais une douzaine d'années, mon grand père me l'a donné.» Se tournant vers moi, mon père me tendit le couteau: «Et bien, ce couteau je te le donne.». Je sentais toute la symbolique qui se cachait derrière ce geste simple: la transmission, la chaîne tendue à travers les âges. J'étais ému. Ce couteau, je l'ai toujours. Vous avez compris qu'il s'agit d'un laguiole. C'est un magnifique laguiole en ivoire plein manche à cran d'arrêt à mouche sans anneau. La mouche est large et à facettes. En soulevant la mouche entre les deux doigts, on dégage le cran pour refermer la lame. Je n'ai pas enlevé les quelques traces de peinture qui restent sur le manche car elles font partie de son histoire. Ce couteau, même enfant, j'avais senti qu'il n'avait pas une ligne comme les autres.
Mes parents avaient gardé de profonds liens affectifs avec notre famille aveyronnaise installée à Béziers. Chaque fois que l'on me promenait dans les vieilles rues de la ville, ma cousine Françoise qui me tenait parla main, me montrait une devanture pleine de couteaux. «Tu vois, c'est la Coutellerie Sanson, elle appartenait à l'oncle Colombier». Cet oncle Colombier je ne l'ai jamais connu, il est mort quelques années avant ma naissance. De retour à la maison, Françoise sortait l'album de photos de famille et je reconnaissais sur les photos prises à la devanture de la coutellerie toute la famille alignée du plus petit jusqu'aux parents. La vitrine était largement garnie de laguioles, rasoirs, offices, tables.
Françoise me demanda un jour si je pouvais faire quelques recherches généalogiques sur les Colombier. À ma grande surprise, je découvris qu'ils étaient Maîtres Couteliers en Aveyron et tenaient au XVIIIe siècle une coutellerie rue du Bal à Rodez. Leurs descendants s'installèrent couteliers à Villefranche de Rouergue, Millau, et le dernier à Béziers.
Au décès de ma cousine Françoise, j'ai hérité de tous les papiers de famille concernant cette coutellerie, des fameuses photos, et de quelques couteaux.
Mes parents avaient gardé de profonds liens affectifs avec notre famille aveyronnaise installée à Béziers. Chaque fois que l'on me promenait dans les vieilles rues de la ville, ma cousine Françoise qui me tenait parla main, me montrait une devanture pleine de couteaux. «Tu vois, c'est la Coutellerie Sanson, elle appartenait à l'oncle Colombier». Cet oncle Colombier je ne l'ai jamais connu, il est mort quelques années avant ma naissance. De retour à la maison, Françoise sortait l'album de photos de famille et je reconnaissais sur les photos prises à la devanture de la coutellerie toute la famille alignée du plus petit jusqu'aux parents. La vitrine était largement garnie de laguioles, rasoirs, offices, tables.
Françoise me demanda un jour si je pouvais faire quelques recherches généalogiques sur les Colombier. À ma grande surprise, je découvris qu'ils étaient Maîtres Couteliers en Aveyron et tenaient au XVIIIe siècle une coutellerie rue du Bal à Rodez. Leurs descendants s'installèrent couteliers à Villefranche de Rouergue, Millau, et le dernier à Béziers.
Au décès de ma cousine Françoise, j'ai hérité de tous les papiers de famille concernant cette coutellerie, des fameuses photos, et de quelques couteaux.