Fiche produit
JERUSALEM
174,00 MAD TTC
Auteur(s)
Jacques Martin / Vin
Éditeur(s)
Casterman
Date de parution
04/06/2011
DISPONIBILITE
Expédié sous 21 à 28 jours
Descriptif
Infos
Extrait
Introduction de Jacques Martin
À l'origine, Jérusalem était, comme la plupart des principales cités de l'Antiquité, un grand sanctuaire dominant une agglomération orientée vers l'ouest. Comme toutes les villes importantes de l'époque, elle fut vite entourée d'un système de fortifications en raison du risque d'invasions. De ce point de vue, cette métropole fut particulièrement gâtée : sa situation au carrefour de l'Asie et de l'Afrique, entre deux grands centres de civilisation symbolisés par le Nil et l'Euphrate, et la proximité de deux mers, en firent la cible de maintes attaques, et elle fut de nombreuses fois prise et reprise de manière tragique.
Étrange et curieuse histoire que celle de cette bourgade, qui fut l'épicentre de plusieurs religions, dont certaines se disputent encore les "lieux saints". Pourtant, son existence n'a tenu qu'à un fil - celui de l'épée - et souvent elle fut perdue pour, comme le phénix, renaître de ses cendres. Les Assyriens furent les premiers à la ravager; ensuite, les Perses la détruisirent et déportèrent une partie de la population; enfin les Romains, après un siège long et mémorable, abattirent le temple et dispersèrent les habitants en 70 ap. J.-C, sous le règne de l'empereur Titus. Ce fut la célèbre diaspora, qui, du moins le croyaient les vainqueurs, mettrait un terme aux révoltes et indisciplines d'une race indocile. En fait, l'histoire de la Jérusalem antique s'arrête là, car, après la chute de l'Empire romain, le temple ne fut jamais reconstruit et la nation éclata.
C'est donc ce roman extravagant que les pages suivantes tentent de retracer, un peu comme celui de Carthage. Cependant, au contraire de la cité punique, Jérusalem est toujours vivante et n'a pas fini de s'inscrire dans le destin de l'humanité. La pierre blonde, lumineuse, du temple et la coloration blanche du Saint des Saints rendaient ces monuments insoutenables au regard, aveuglants, et propres à influencer les foules et à leur faire craindre une divinité représentée par un temple aussi brillant et gigantesque. Les Égyptiens avaient également utilisé ce procédé d'intimidation en enfermant leurs sanctuaires derrière des enceintes gigantesques, et en peignant les pylônes des demeures sacrées en blanc, impossible à contempler au soleil. Il est vrai que, durant des centaines d'années, la Palestine fut terre des Pharaons.
En dehors de sa capitale, ce pays eut peu de cités importantes, à l'exception de Césarée, qui dut son renom et son expansion aux Romains, d'où le nom en hommage à la lignée des Césars. Mais, avant de dominer la Palestine de manière absolue et définitive, les Romains se heurtèrent à la résistance juive à Massada. Le siège de la place forte fut long, et les assaillants durent déployer toute la technique guerrière dont ils étaient capables, ce qui, de nos jours encore, reste une opération impressionnante, car effectuée sous un soleil de plomb. On demeure pantois devant une telle entreprise, tout en ne sachant pas très bien ce qu'il faut admirer le plus : l'obstination des Romains ou la détermination suicidaire des Juifs.
Lorsque l'on visite le site, l'impression est saisissante. La sensation de fouler un sol aride, brûlant, où il ne pleut jamais, et le silence, parfois coupé par un vent léger et chaud, frappent encore davantage. Dans cet ensemble fantastique, désertique et piquant, quelques bruissements lointains font penser à des cris, à des pleurs, comme si toutes ces pierres répercutaient encore les hurlements et les gémissements de tous ceux qui ont lutté et péri là, il y a tant de siècles, sur cette terre âpre et cruelle.
À l'origine, Jérusalem était, comme la plupart des principales cités de l'Antiquité, un grand sanctuaire dominant une agglomération orientée vers l'ouest. Comme toutes les villes importantes de l'époque, elle fut vite entourée d'un système de fortifications en raison du risque d'invasions. De ce point de vue, cette métropole fut particulièrement gâtée : sa situation au carrefour de l'Asie et de l'Afrique, entre deux grands centres de civilisation symbolisés par le Nil et l'Euphrate, et la proximité de deux mers, en firent la cible de maintes attaques, et elle fut de nombreuses fois prise et reprise de manière tragique.
Étrange et curieuse histoire que celle de cette bourgade, qui fut l'épicentre de plusieurs religions, dont certaines se disputent encore les "lieux saints". Pourtant, son existence n'a tenu qu'à un fil - celui de l'épée - et souvent elle fut perdue pour, comme le phénix, renaître de ses cendres. Les Assyriens furent les premiers à la ravager; ensuite, les Perses la détruisirent et déportèrent une partie de la population; enfin les Romains, après un siège long et mémorable, abattirent le temple et dispersèrent les habitants en 70 ap. J.-C, sous le règne de l'empereur Titus. Ce fut la célèbre diaspora, qui, du moins le croyaient les vainqueurs, mettrait un terme aux révoltes et indisciplines d'une race indocile. En fait, l'histoire de la Jérusalem antique s'arrête là, car, après la chute de l'Empire romain, le temple ne fut jamais reconstruit et la nation éclata.
C'est donc ce roman extravagant que les pages suivantes tentent de retracer, un peu comme celui de Carthage. Cependant, au contraire de la cité punique, Jérusalem est toujours vivante et n'a pas fini de s'inscrire dans le destin de l'humanité. La pierre blonde, lumineuse, du temple et la coloration blanche du Saint des Saints rendaient ces monuments insoutenables au regard, aveuglants, et propres à influencer les foules et à leur faire craindre une divinité représentée par un temple aussi brillant et gigantesque. Les Égyptiens avaient également utilisé ce procédé d'intimidation en enfermant leurs sanctuaires derrière des enceintes gigantesques, et en peignant les pylônes des demeures sacrées en blanc, impossible à contempler au soleil. Il est vrai que, durant des centaines d'années, la Palestine fut terre des Pharaons.
En dehors de sa capitale, ce pays eut peu de cités importantes, à l'exception de Césarée, qui dut son renom et son expansion aux Romains, d'où le nom en hommage à la lignée des Césars. Mais, avant de dominer la Palestine de manière absolue et définitive, les Romains se heurtèrent à la résistance juive à Massada. Le siège de la place forte fut long, et les assaillants durent déployer toute la technique guerrière dont ils étaient capables, ce qui, de nos jours encore, reste une opération impressionnante, car effectuée sous un soleil de plomb. On demeure pantois devant une telle entreprise, tout en ne sachant pas très bien ce qu'il faut admirer le plus : l'obstination des Romains ou la détermination suicidaire des Juifs.
Lorsque l'on visite le site, l'impression est saisissante. La sensation de fouler un sol aride, brûlant, où il ne pleut jamais, et le silence, parfois coupé par un vent léger et chaud, frappent encore davantage. Dans cet ensemble fantastique, désertique et piquant, quelques bruissements lointains font penser à des cris, à des pleurs, comme si toutes ces pierres répercutaient encore les hurlements et les gémissements de tous ceux qui ont lutté et péri là, il y a tant de siècles, sur cette terre âpre et cruelle.