Fiche produit
TETRICUS, EMPEREUR GAULOIS. DE L'AQUITAINE A ROME ET A LA LUCANIE.
129,00 MAD TTC
Auteur(s)
De Leseleuc Anne
Éditeur(s)
Sagittaire 62
Date de parution
21/02/2012
DISPONIBILITE
Expédié sous 21 à 28 jours
Descriptif
Infos
Extrait
LE PRÉFET D'AQUITAINE
Cela se passa en Gaule, dans la province d'Aquitaine, sur les bords de la Dordogne, en l'an 995 de Rome. Toute la famille était réunie dans la Villa d'Aesuviacum pour fêter Samain (1er nov. 242 ap. J. C). Mais cette année là, la fête fut particulièrement grandiose. Timésithée, l'homme fort de l'Empire, le sage et respecté préfet du prétoire était spécialement venu de Rome pour l'intronisation de Caius Pius Aesuvius Tétricus dans sa nouvelle fonction de préfet d'Aquitaine.
Ancien gouverneur des Gaules, Timésithée avait eu l'occasion d'apprécier tout particulièrement les qualités humaines de son protégé Tétricus, ainsi que ses judicieuses initiatives dans le domaine de l'administration, quand, au sortir de l'université, il n'était encore que simple employé à la préfecture. Le jeune Tétricus avait appris la rhétorique aux Écoles d'Autun, et satisfait à ses obligations militaires dans la cavalerie comme tout notable gaulois doté de la citoyenneté romaine. Il venait d'être libéré de son service accompli sous les ordres du préfet de cavalerie, Aurélien, du même âge que lui. Une amitié profonde s'était nouée entre les jeunes gens, tous deux provinciaux. L'un né à Burdigala (Bordeaux) en Gaule-Aquitaine, l'autre à Sirmium en Illyrie. Parmi les blancs-becs patriciens, les deux provinciaux, qui n'en avaient pas moins les dents longues, firent front à toutes les moqueries et tous les quolibets. Tetricus élevé dans une riche famille d'armateurs et de propriétaires terriens enseigna les subtilités mondaines au boursier, fils de pauvres paysans pannoniens, tandis que l'Illyrien, d'une force herculéenne et d'une agilité de félin, assura la protection des compères.
Naturellement, le préfet de la cavalerie, le complice de tant de joyeux moments était venu assister au triomphe de son ami. Aurélien fit donc la connaissance de cette étrange famille gauloise : deux cousins et leur cousine, tous trois enfants uniques de trois soeurs richement mariées. Ce trio allait monter au sommet de la gloire pour retomber dans la nuit opaque de l'oubli.
L'aîné des cousins, Postume, un costaud râblé au nez charnu, venait de recevoir son ordre de mission pour Mayence. Il devait prendre le commandement des armées du Rhin en récompense de ses récents faits d'armes. Il avait choisi la carrière militaire et s'y montrait brillant. Au cours du dernier été, il avait repoussé une incursion de Germains sur le territoire gaulois.
La jeune fille qui complétait ce trio de cousins était en réalité la demi-soeur de Postume, sa mère ayant, paraît-il, fauté avec l'époux de sa soeur aînée.
Autour des rois de la fête, déambulaient dans les jardins de la somptueuse villa les notables privilégiés hissés au titre d'intimes. Petits-fours, saucissons et friandises, présentés sur des plateaux d'argent, circulaient dans les allées décorées de mosaïques qui s'entrecroisaient entre les massifs et les bosquets.
Soudain, l'orgue à eau et les flûtes se turent. (...)
Cela se passa en Gaule, dans la province d'Aquitaine, sur les bords de la Dordogne, en l'an 995 de Rome. Toute la famille était réunie dans la Villa d'Aesuviacum pour fêter Samain (1er nov. 242 ap. J. C). Mais cette année là, la fête fut particulièrement grandiose. Timésithée, l'homme fort de l'Empire, le sage et respecté préfet du prétoire était spécialement venu de Rome pour l'intronisation de Caius Pius Aesuvius Tétricus dans sa nouvelle fonction de préfet d'Aquitaine.
Ancien gouverneur des Gaules, Timésithée avait eu l'occasion d'apprécier tout particulièrement les qualités humaines de son protégé Tétricus, ainsi que ses judicieuses initiatives dans le domaine de l'administration, quand, au sortir de l'université, il n'était encore que simple employé à la préfecture. Le jeune Tétricus avait appris la rhétorique aux Écoles d'Autun, et satisfait à ses obligations militaires dans la cavalerie comme tout notable gaulois doté de la citoyenneté romaine. Il venait d'être libéré de son service accompli sous les ordres du préfet de cavalerie, Aurélien, du même âge que lui. Une amitié profonde s'était nouée entre les jeunes gens, tous deux provinciaux. L'un né à Burdigala (Bordeaux) en Gaule-Aquitaine, l'autre à Sirmium en Illyrie. Parmi les blancs-becs patriciens, les deux provinciaux, qui n'en avaient pas moins les dents longues, firent front à toutes les moqueries et tous les quolibets. Tetricus élevé dans une riche famille d'armateurs et de propriétaires terriens enseigna les subtilités mondaines au boursier, fils de pauvres paysans pannoniens, tandis que l'Illyrien, d'une force herculéenne et d'une agilité de félin, assura la protection des compères.
Naturellement, le préfet de la cavalerie, le complice de tant de joyeux moments était venu assister au triomphe de son ami. Aurélien fit donc la connaissance de cette étrange famille gauloise : deux cousins et leur cousine, tous trois enfants uniques de trois soeurs richement mariées. Ce trio allait monter au sommet de la gloire pour retomber dans la nuit opaque de l'oubli.
L'aîné des cousins, Postume, un costaud râblé au nez charnu, venait de recevoir son ordre de mission pour Mayence. Il devait prendre le commandement des armées du Rhin en récompense de ses récents faits d'armes. Il avait choisi la carrière militaire et s'y montrait brillant. Au cours du dernier été, il avait repoussé une incursion de Germains sur le territoire gaulois.
La jeune fille qui complétait ce trio de cousins était en réalité la demi-soeur de Postume, sa mère ayant, paraît-il, fauté avec l'époux de sa soeur aînée.
Autour des rois de la fête, déambulaient dans les jardins de la somptueuse villa les notables privilégiés hissés au titre d'intimes. Petits-fours, saucissons et friandises, présentés sur des plateaux d'argent, circulaient dans les allées décorées de mosaïques qui s'entrecroisaient entre les massifs et les bosquets.
Soudain, l'orgue à eau et les flûtes se turent. (...)